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Vilbrun Guillaume-Sam, ce méconnu suivi de correspondance avec Roger Dorsainvil
L’homme que je me suis forcé de définir dans cet essai, né en Haïti et de souche haïtienne, appartenait à la seconde moitié du 19e siècle. Et ce siècle avait vu surgir la nationalité haïtienne parmi les horreurs de l’esclavage florissant dans les Amériques. Il était donc la résultante d’un milieu et d’une époque travaillés par des forces contradictoires qui en ont fait un produit chargé de défauts et de qualités mal équilibrés. Et par-dessus tout, il était un Nègre dont les ancêtres venaient à peine de conquérir leurs droits d’être des hommes parmi d’autres hommes après avoir été considérés moins que des animaux pourvus simplement d’instincts élémentaires, mais comme des choses inanimées parmi la matière brute. Jean Price-Mars Dessalines, natif de Grande-Rivière, fondateur de la Patrie, premier de nos chefs d’État, est abattu en 1806 à Port-au-Prince et son cadavre mutilé est traîné par les rues. Sam, de la Grande-Rivière, 109 ans plus tard, dernier président de la période dite haïtienne est lynché à la capitale. Le premier crime : le parricide correspond au tout début de notre vie tumultueuse de peuple indépendant. Le second crime : le fratricide scelle la perte de notre indépendance. Il ouvre le temps de la domination des États-Unis d’Amérique du Nord sur Haïti.Michel Soukar
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L’Égalité des races. Du gouvernement civil. Boyer Bazelais…
Seul le médecin qui, ne s’étant pas fait prisonnier des étroits horizons de sa science, a abordé et étudié à fond les sciences humaines, peut prétendre conduire les sociétés humaines. L’avocat : non ! Il n’a pas d’unité sociale. Il ignore l’homme et la Nature. Il a la tête farcie de théories scolastiques. C’est un rhéteur. Son cerveau n’est rempli que de droit romain. Un droit construit à la dimension d’une société esclavagiste. Aussi est-il incliné à asservir le peuple qui lui est confié, plutôt qu’à l’élever aux échelons supérieurs, plutôt qu’à le civiliser. Le militaire ! Encore moins. C’est un ignorant de grand calibre. Il est buté. Il a l’esprit borné. On ne peut lui remettre l’exécution des programmes politiques ou économiques. Il va faire le malheur du pays. Pourquoi ne pas nous modeler sur les contrées européennes, les contrées civilisées. Partout ailleurs qu’en Haïti, les chefs d’armée, ce sont des soldats et nullement des administrateurs civils. La science administrative demande une préparation spéciale. C’est une connaissance approfondie des lois civiles, économiques, financières, qu’un militaire ne peut posséder alors qu’il a passé par une école militaire spéciale. » Ce préjugé intellectuel se manifeste ici chez Janvier dans sa plus haute expression, saisi dans son aspect aigu : son intégration dans la lutte d’idées, dans la lutte politique. Janvier l’appelle le « préjugé du savoir », le seul qu’il admette chez un homme public instruit.(Extrait de l’étude de Gracia Isidore sur Louis Joseph Janvier.) Le Dr. Price-Mars a prédit la réalisation avant longtemps de la dictature du prolétariat. Nous ne sommes pas aussi optimiste que lui, mais nous pensons que la forme démocratique de gouvernement est parfaitement accessible aux masses haïtiennes; que la démocratie ne saurait être un don d’En Haut ; qu’elle est une conquête continue et que le seul moyen d’y accéder, c’est par la pratique quotidienne. Nous pensons également que tout au long de son histoire, chaque fois que des objectifs réellement démocratiques lui ont été présentés, le peuple haïtien s’est mis en branle et s’est battu héroïquement: en 1804, en 1843, sous Salnave, avec Firmin, sous l’Occupation Américaine et en 1947.(Etienne Charlier : Parti Libéral et Parti National) (Michel Soukar-Présentation)
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Stock épuisé
Ceux d’autrefois. La lutte pour le pouvoir entre Florvil Hyppolite et François Légitime en 1888-1889.
C`est comme un coffret de modestes proportions, mais fort pre?cieux, qui s’ouvre sur vingt petits bijoux fac?onne?s par un mai?tre de notre histoire nationale qui n’he?site pas a? rappeler ses anciennes amitie?s et son enracinement profond dans sa petite patrie, la Grande-Rivie?re du Nord. Au fil des 217 pages, nous allons de de?couvertes en de?couvertes dans un domaine que l’on aurait pu croire bien balise? apre?s maints inventaires. Je veux parler de la re?cente parution d’une compilation d’une vingtaine d’articles a? caracte?re historique de Jean Price-Mars re?unis et pre?sente?s par Michel Soukar dans la collection « Textes retrouve?s » (C3 Editions) a? l’occasion du trentie?me anniversaire de la Banque de la re?publique d’Hai?ti. Serge Fourcand/Montre?al,
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